Je t'aime... Moi non plus | By : yukideath Category: J-Rock/J-Pop & K-Pop > Malice Mizer Views: 1964 -:- Recommendations : 0 -:- Currently Reading : 0 |
Disclaimer: This is a work of fiction. I do not know the members of Malice Mizer. I do not make any money from the writing of this story. |
(in french)
Titre : Je t’aime… Moi non plus.
Auteur : Granit
Pairing : Közi X Gackt; Kami X Gackt
Genre: Nc-17; Drame
Démenti : Je jure sur la tête à mon chien que ces personnes ne m’appartiennent pas (quoi ?? Bruce qu’est-ce qu’il y a ?? (Bruce c’est mon chien) Ah non tu t’étouffes !! D’accord d’accord je dis la vérité !! ) en fait si, tous ces personnages sont à moi. Vous ne le saviez pas ?? Oh que c’est dommage ! XD je déconne Bruce est en parfaite santé… (on dirait que je le regrette ce qui n’est pas le cas précisons le) (en effet nous sommes plusieurs à nous partager le même corps) Et donc Malice Mizer n’est pas mien. Mais un jour peut-être… Qui sait…
Résumé : Non vous n’y aurez pas le droit. XD je déconne (pour changer). Dans cette fic, nous découvrons l’amour profond que se portent les membres de Malice Mizer ( n’y voyez pas de mauvais jeu de mot)… Et certains en particulier…
-Oui… Vas-y…
-Gackt…
-Continue…. Ne t’arrête pas….
-D’accord…
-Oui…
-Ah… ? T’es sûr ? Pas plutôt…
-Comme ça ? Oh oui !! Oui c’est beaucoup mieux !!
Mana releva un sourcil et tendit l’oreille. Qu’est-ce que se passait donc dans la chambre d’à côté ? Si sa mémoire était bonne il s’agissait de Gackt et Közi… Même avec très peu d’imagination la conclusion n’était pas difficile à tirer…
-Kouji !!! Gakto !!!! Arrêtez tout de suite je ne peux pas dormir avec vos gémissements ! Cria-t-il quelques secondes plus tard en ouvrant la porte de leur chambre d’hôtel.
Il se figea sur le seuil de la porte, la main comme collée à la poignée.
-Euuh… excusez moi je croyais que… Balbutia-t-il, le rouge lui montant aux joues.
-Ce n’est rien Mana, dit Közi en souriant.
Il se releva et poussa gentiment le guitariste hors de la pièce. Puis, il prit cette fois la précaution de fermer la porte à clés.
-Qu’est-ce qu’il croyait ? Fit semblant de s’étonner Gackt en mettant ses mains sur ses hanches.
-J’sais pas… Répondit Közi d’un air faussement innocent.
-Non mais c’est vrai quoi, on a même plus le droit de remettre un tableau à sa place, tout de suite les gens vont s’imaginer des trucs… C’est un monde ! S’exclama Gackt en s’approchant de la fenêtre, qu’il ferma.
-Et si on leur permettait de ne plus se faire d’illusions ?
-Hm… Vas-y, continue, je t’écoute…
Közi s’avança vers Gackt et posa ses mains au creux de ses hanches.
-Disons que… Disons que si nous mettons leurs idées à exécution, nous ne nous sentirons plus coupables de leur faire croire qu’on fait des cochonneries, puisque cette fois ce sera la réalité…
-D’accord… Et qu’est-ce que tu proposes pour commencer ?
-J’ai bien une petite idée mais je ne sais pas si ça te plaira.
-Essaie toujours on verra bien…
Közi sourit et posa ses lèvres contre celle de Gackt. Ils frémirent et basculèrent sur le lit, qui grinça légèrement. Gackt rit doucement et ferma les yeux pendant que Közi lui enlevait lentement sa chemise. Lorsqu’elle fut à terre, il passa sa main partout, taquina quelques minutes les tétons de Gackt avec sa langue. Ses mains agiles dessinaient à toute vitesse les muscles de Gackt, il n’en eut bientôt plus assez. Sa main droite coula vers le bas ventre de Gackt, qui sentit ses poils se dresser sous l’effet de la tension et du désir. Une douleur sourde lui vrillait le ventre, il avait tellement envie de Közi, qui prenait son temps. Lorsque sa bouche se mêla aux caresses de ses mains, il gémit de plaisir, il entendait son cœur battre à ses tempes. Közi déboutonna le bouton de son pantalon et, en se penchant, le fit tomber à terre. Des pluies de baisers tombaient sur les mollets de Gackt, les mains de Közi remontaient doucement des mollets aux genoux, un baiser s’attarda à l’entrejambe, la main suivit et remonta plus haut encore. Gackt cria, son pénis entra en érection. Il se redressa sur le coude et regarda avec des yeux brumeux Közi lui prodiguer des autres caresses. Mais au bout d’un moment il en eu assez, il lui en fallait plus, alors il se leva et prit la tête de Közi entre ses mains, qui était toujours penché au niveau de son érection. Il se baissa et embrassa son front, puis l’obligea à se relever. Il lui enleva rapidement ses vêtements et ses sous-vêtements, puis se rapprocha de lui pour sentir son pénis contre son bas ventre, cette preuve dont il avait besoin pour savoir que son guitariste avait aussi envie de lui. Il lui mordit la lèvre sans cesser de gémir, la lèvre saigna légèrement mais le goût du sang ne faisait que l’exciter encore plus. Közi le savait et ne s’en plaignait pas, même si c’était toujours compliqué par la suite de supporter les regards interrogateurs de leurs amis.
Le guitariste poussa le vocaliste sur le lit et s’agenouilla sur lui. Il dirigea son pénis contre celui de Gackt et les fit se toucher. Tous les deux gémissaient sans retenue, ils les faisaient s’entremêler et cette sensation les fit jouir tous les deux, ils crièrent de plaisir, un sourire extasié au coin des lèvres, les yeux aveugles.
Puis Közi reprit le cours de ses caresses, ses doigts touchaient l’intimité du jeune vocaliste avec amour, ils en tremblaient. Gackt souleva son bassin pour croiser ses jambes autour du cou de son partenaire, Közi recula légèrement pour être dans la bonne position, écarta les jambes et, après un dernier baiser sur le pénis de Gackt, il le pénétra avec violence, le désir le rendant plus brutal. Il bougeait en lui avec désir, ses mouvements de rein leur arrachait de multiples cris, le lit n’avait sûrement jamais autant grincé.
Enfin, épuisé, Gackt dénoua ses jambes et les reposa sur le matelas. Közi, dans un ultime effort, s’allongea auprès de Gackt, l’embrassa et ils sombrèrent dans le sommeil, dans les bras l’un de l’autre.
-Il est temps d’y aller, Közi. Les autres ne vont pas nous attendre trois plombes.
-Je sais, je sais, mais je ne suis même pas encore maquillé ! Je vais pas sortir sans me maquiller, quand même !
-Tu sais que t’es aussi beau sans maquillage. Le naturel te va bien !
-Merci.
Közi donna un baiser à son ami. La tentation les fit hésiter quelques instants mais ils n’auraient pas le temps, ou alors ils seraient dans un état tellement fébrile que tous les prendraient pour des obsédés sexuels et ils ne voulaient pas donner cette image. Alors ils se séparèrent et Gackt proposa à Közi de le maquiller, cela irait plus vite.
Cinq minutes plus tard, ils rejoignaient Kami Yu~ki et Mana en bas de l’hôtel.
-Alors, on y va ? Les répétitions vont bientôt commencer.
Yu~ki se mit en route sans attendre de réponse, suivit par Mana, puis Közi, puis Gackt, puis Kami.
Ce dernier lança un regard furieux à Gackt et Közi mais n’ouvrit pas la bouche. Avec le boucan qu’ils avaient fait la veille, ils osaient encore se montrer en public ? Lui n’aurait même pas osé sortir de sa chambre d’hôtel. Oh, qu’est-ce qu’il les haïssait ! Mais son regard croisa celui de Gackt, qui lui sourit. Il sentit le ciel tomber sur sa tête et rectifia ses pensées. Il haïssait Közi, qui avait Gackt. Lui l’aimait mais ne l’avait pas. Et ne l’aurait probablement jamais.
Une voiture freina brutalement, des pneus glissèrent sur l’asphalte, une odeur de caoutchouc brûlé se répandit dans l’air, un homme cria. Kami tendit l’oreille. C’était Gackt qui criait. Il pleurait, aussi.
Il releva immédiatement les yeux et resta bouche bée devant le spectacle qui s’offrait à lui. Mon Dieu.
Közi était étendu par terre, devant la voiture. Ses yeux grands ouverts étaient vides de toute expression, un filet de sang coulait le long de sa tête. Gackt était penché sur lui et le prenait dans ses bras, des larmes agitaient son corps de soubresauts incontrôlables.
Kami sentit son cœur prêt à éclater en mille morceaux, il croisa le regard catastrophé de Yu~ki qui, sous le choc, restait immobile, au bord des larmes.
Mana sortit un portable de sa poche et composa à toute vitesse le numéro des urgences, il était le seul à avoir gardé un semblant de conscience et pourtant ses mains tremblaient, les pleurs coulaient à flot le long de ses joues pâles, son maquillage qu’il avait mis tant de temps à appliquer était foutu. Közi était son meilleur ami. Allait-il mourir ? Non, bien sûr que non ! Mana s’en voulut pour avoir osé le penser.
Yu~ki ne savait pas quoi faire, se sentait totalement inutile. Il savait que cette vision ne le quitterait plus jamais. Finalement, il s’approcha de Gackt et Közi en tremblant et posa sa main sur l’épaule du vocaliste, qui sursauta à ce contact inattendu.
-Ne t’inquiètes pas, Gackt. Tout va bien se passer.
Gackt eut envie de hurler. Tout va bien se passer ? Mais est-ce que tu vois ce que je vois ? Közi est en train de mourir sous nos yeux, si ce n’est déjà fait ! Comment veux-tu que je me dise « tout va bien se passer » ?? Et puis c’est quoi cette phrases bateau débile ? Dis moi ce que tu penses, merde ! Pas une de ces phrases toutes faites qu’on sort à des étrangers ! On est sensés être amis non ?
Yu~ki lui même ne pensait pas réellement à ce qu’il disait. La scène qui se déroulait sous ses yeux était tellement irréaliste qu’il n’arrivait plus à penser.
Kami alla voir le conducteur de la voiture, qui était lui aussi sonné. Sa joue était appuyé contre le klaxon, qui ne cessait de hurler. Les voitures qui venaient derrière ne pouvaient pas passer et klaxonnaient à leur tour. Taisez vous ! Eut envie de crier Kami. Il se sentait tellement coupable qu’il avait envie de mourir. Quelques secondes avant l’accident, il pensait qu’il haïssait Közi. Oh, combien il regrettait ces pensées ! Et si c’était ce qui avait tout déclenché ? Après tout, qui savait ? Le spectacle de Gackt en pleurs sur le corps de leur ami suffisait à lui broyer le cœur. Son amour qui pleurait. Oh, si seulement il pouvait empêcher cela !
Soudain la sirène des ambulanciers se fit entendre.
L’ambulance débarqua à toute vitesse, tout se passa si vite que Kami eut l’impression d’avoir rêvé.
Deux hommes sortirent de l’ambulance. Ils écartèrent Gackt de Közi et se penchèrent sur le jeune homme. Ils le reconnurent sûrement mais n’en montrèrent rien. Pour eux, Közi était à présent un patient comme les autres. Un patient entre la vie et la mort.
Un des hommes découpa au ciseau les vêtements de Közi et le palpa quelques millièmes de secondes.
-Kenshin, prépare moi les pastilles et une perfusion, il a un pouls filtrant et pas de tension, respiration à 50, plaie à la tête, hémorragie interne. Tu m’envoie trois culots, et plus vite que ça, ajouta-t-il en voyant que le dénommé Kenshin était à la traîne.
Le jeune homme posa les pastilles sur le torse de Közi, les brancha à différents fils électriques, enclencha l’électrocardiogramme.
-Alors ?
-Rien de bon, il part. Tension à 8/6, pouls à 140, lèvres cyanosées. On va intuber.
A ce moment là, la température de Közi chuta d’un coup. Les deux hommes ne se départirent pas de leur calme. Au bas de l’écran de l’électrocardiogramme, un cœur vert se mit à clignoter, suivit d’un petit bruit bref et répétitif.
A partir de là, chacun des membres perdit confiance et se détournèrent des trois hommes. Les deux qui se démenaient, et Közi. Ils n’osaient plus regarder ce corps qu’ils pensaient sans vie, cette situation qu’ils pensaient désespérée. Les paroles des ambulanciers se perdirent dans le murmure de leurs pensées et du vent.
Gackt s’était tourné vers un parc, où jouaient des enfants. Leur silhouette était rendue floue par les pleurs qu’il n’arrivait pas à contrôler. Kami, Yu~ki et Mana pleuraient également, la situation dans laquelle ils se trouvaient était tellement irréelle et douloureuse qu’ils ne voulaient plus qu’une chose ; se réveiller…
Demain matin je me réveille, Közi me sourit, me donne son bras. Nous nous en allons bras dessous bras dessous en discutant de tout et de rien, je lui raconte mon cauchemar, il éclate de rire.
Soudain, les deux ambulanciers installèrent le guitariste sur une civière, et l’amenèrent à l’intérieur de leur véhicule. L’un deux alla s’installer derrière le volant, l’autre à l’arrière. Gackt se précipita vers l’ambulance, suivit par les autres.
-Où vous l’amenez ? Demanda-t-il d’une voix si faible qu’il ne la reconnut pas.
L’homme le considéra quelques instants et lui fit signe.
-Montez.
Gackt ne se fit pas prier. Il s’installa à côté de l’homme et prit la main de Közi dans les siennes en tremblant comme une feuille.
-Et nous alors ? Qu’est-ce qu’on fait ? Hurla Mana, les yeux rougis par les larmes.
-Hôpital Saint Louis, dit simplement l’ambulancier.
-Gackt ? C’est Kami. On est sur le chemin, là. Comment va Közi ?
-Tu veux vraiment que je te le dise ?
-Putain Gackt joue pas à ce jeu là !! Hurla Mana en prenant le téléphone. Dis nous comment il va !!
-Il a une pression intra crânienne supérieur à la normale, et un œdème lui comprime les artères du cerveau, expliqua Gackt en éclatant en sanglots.
Il ne savait trop bien ce que cela voulait dire. Pour lui, la réalité avait à présent dépassé la fiction. Il n’osait même pas imaginer ce qui pourrait arriver. Ne plus jamais voir Közi et sentir son souffle chaud sur son cou… Dire que la veille au soir ils s’étaient aimés. Etait-ce la dernière fois ?
A l’autre bout, Kami, qui avait repris le téléphone, tenta de reprendre ses esprits. Gackt pleure, Gackt pleure… Il n’arrivait plus qu’à penser à ça.
-Et euuh… Concrètement ça veut dire quoi ?
-Il est dans le coma, Kami ! Dans le coma ! Cria Gackt en s’agrippant désespérément à son téléphone.
-Gackt… Viens, il veut mieux que tu rentres te reposer.
-Non, jamais. Je resterai là jusqu’à ce qu’il se réveille.
Rien ne pouvait faire bouger Gackt. Mana et Yu~ki venaient tout juste de partir, et Kami voulait absolument obliger le jeune vocaliste à se reposer un peu.
-ça ne sert à rien de t’user la santé, ce n’est pas ça qui va l’aider.
-Tu crois qu’il m’entend ?
-Bien sûr.
-Közi… Mon amour… Je t’en supplie, je t’en conjure, serre moi la main si tu m’entend… Cligne des yeux, parle, marche… Je t’aime, Közi, je t’aime tant… Tu ne peux pas me laisser tout seul…
Kami se figea, au bord des larmes. Je t’aime… ? Quoi ? ça allait si loin que ça ? Non, bien sûr que non. Gackt disait juste ça pour inciter Közi à se réveiller, évidemment.
-Ils ne te laisseront pas dormir ici, tu sais.
-Je m’en fous je refuse de partir.
-Messieurs… ?
Une voix inconnue s’éleva au seuil de la pièce. Kami sourit mais Gackt garda les yeux fixés sur le visage pâle de Közi, guettant le moindre signe de conscience.
-Dites nous ce qu’il en est, docteur, demanda Kami.
Közi sortait à peine du bloc opératoire. Il voulait savoir si tout s’était bien passé.
-J’ai de grand espoirs à propos de votre ami. Si je ne me trompe pas, il sera sorti du coma à la fin de la semaine.
Gackt releva la tête et un sourire éclatant vint effacer les larmes qui coulaient encore quelques minutes auparavant. Il regarda Kami et hocha la tête.
-On va à la cafétéria ? Demanda-t-il le plus naturellement du monde.
Une semaine passa.
Deux semaines passèrent.
Közi n’était toujours pas sorti du coma. Toutes les répétitions et les dates de concert étaient à revoir, elles étaient mises entre parenthèses et personne ne savait si elles allaient devoir être définitivement annulées ou pas. Les membres du groupes passaient leurs journées au chevet du guitariste. Ils ne ressentaient même plus de tristesse. Ils étaient vides de toute émotion, l’éponge qu’ils étaient avait été trop pressée, ils ne savaient plus que penser. Közi, sort du coma… Une phrase, une litanie qu’ils répétaient toute la journée, comme pour conjurer une malédiction.
-Gackt, il est temps d’y aller.
-Je te suis.
Le vocaliste se leva et marcha à la suite de Kami, la tête basse. Les bras ballants, il s’assit en face de lui sur une chaise à la cafétéria, le laissa commander pour lui.
Kami le fixa quelques minutes en silence, puis tourna la tête. Son ami était méconnaissable depuis deux semaines. Lui qui auparavant respirait le bonheur et la joie de vivre semblait être prêt à chaque instant à se jeter sous un train.
Le serveur leur amena deux cafés noirs, qu’il posa sur la table. Gackt entoura le gobelet de ses mains et le porta à sa bouche, les yeux vides. Il avala sans même un frémissement de cils le café brûlant.
-Gackt… Il faut que tu te reprennes en main…
-Tu crois ?
-Evidemment ! Regarde toi. On dirait un zombie.
-C’est ce que je suis. Un mort vivant. Un salopard de conducteur m’a arraché à la vie quand j’ai vu Közi se faire renverser. Il était ma vie, Kami. Je n’existais pas autrement que par lui. Comment veux-tu que je continue maintenant qu’il n’est plus là ?
-Il n’est pas mort…
-Pas encore, peut-être. Mais ça arrivera. Cela fait deux semaines qu’il est dans le coma. Deux semaines. Je ne pense pas que tu te rendes compte.
Les deux amis restèrent silencieux, burent leur café à petites gorgées en regardant dehors, à l’ombre des réverbères.
-A quel heure l’hôpital ouvre, demain ?
-Gackt, tu dois arrêter de venir ici tout le temps.
-Pourquoi ?
-Tu te tues à petit feu.
-C’est le but.
-Ne dis pas ça ! Quand Közi se réveillera, il sera bien content de t’ avoir à ses côtés. Et si tu t’es suicidé entre temps, imagine la réaction qu’il aura…
-Közi ne se réveillera pas, Kami ! Arrête de te bercer d’illusions tout le temps ! Il a été renversé par la voiture, il a un œdème cérébral, sa pression intra crânienne est beaucoup trop forte… C’est déjà un miracle qu’il ne soit pas encore mort !
-Alors pourquoi viens-tu ici tous les jours si tu connais déjà l’issue de ce combat ?
-Je n’ai nulle part d’autre à aller. Personne d’autre pour qui continuer à vivre.
-Et moi dans tout ça ?
Gackt regarda Kami, surpris. Le ventilateur du coin de la pièce diffusait une douce brise, une musique douce s'élevait d'une enceinte fixé au plafond. Les deux amis se regardaient les yeux dans les yeux, immobiles. On aurait dit que même les mouches s'étaient arrêtées de respirer en attendant la réaction du vocaliste.
-Quoi... Toi?
Kami plissa les yeux, peiné. Apparemment l'amour qu'il portait au jeune homme ne semblait pas si évident que ça. Bon. Il allait devoir faire un énorme effort sur lui-même. Dépasser sa timidité. Et tout avouer.
-Je suis là, moi. Tant que je serai là tu auras toujours un endroit où aller. Si tu veux bien, je suis prêt à te soutenir et à t'aider. Je n'attend rien de toi en retour, Gackt. Je sais que tu aimes Közi, qu'il t'aime. Je suis comme un pion en trop sur un minuscule échiquier, votre échiquier, mais je peux toujours être ton ami, comme c'est le cas depuis quelque temps maintenant.
Gackt ne répondit rien. Il avait tout prévu sauf cette déclaration, et il n'était pas sûr du tout de l'interpréter correctement. Si Kami était tombé amoureux de lui... Qu'allait-il bien pouvoir faire?? Il ne pouvait pas répondre à ses attentes. Közi était là. Et même sans Közi, cela revenait au même. Il étaient amis, c'est tout... Pourquoi fallait-il que des choses qui paraissaient simples, naturelles et normales viennent toujours être compliquées?
-Ecoute Kami, je ne sais pas ce que...
-Je n'attend absolument rien de toi, Gackt. Je te l'ai déjà dit.
Pur mensonge, évidemment. Mais il ne pouvait décemment pas avouer qu'il voulait beaucoup, beaucoup de choses... Toutes ces choses que s'il l'avait voulu Gackt aurait pu lui donner. Malheureusement ce n'était pas le cas. Alors autant cacher la vérité...
-Allons-y, maintenant.
Gackt haussa les épaules et se leva. Comme d'habitude depuis deux semaines, il le suivit d'un pas las, la tête basse, en silence. Sauf que cette fois, il ne pensait pas à Közi, mais au batteur qui se trouvait à ses côtés. Il devait avouer qu'au début, il n'était pas insensible à son charme. Avant de sympathiser avec le co-leader et de mieux le connaître...
A chaque fois qu'il pensait à quelque chose, il finissait par ramener les choses à Közi. ç'en était à devenir fou. Vraiment fou. Les larmes ne coulaient plus, il avait dépassé ce stade. Il éprouvait une profonde détresse intérieure, que personne n'était capable d'alléger. Sauf, peut-être...? Non! Non, il ne fallait pas qu'il se laisse aller à des pensées pareilles.
A ce moment là, Kami se retourna vers lui. Son visage éclairé par la lumière diffuse du réverbère le plus proche avait quelque chose d'enfantin, de presque irréel. Gackt sentit sa gorge se serrer, des larmes lui venir aux yeux, sans même qu'il sache pourquoi.
Le batteur s'approcha de lui à pas lents et le soutint jusqu'à sa voiture.
Ils roulèrent durant une demi heure avant d'arriver à la maison de Kami. Le jeune homme avait décidé que Gackt n'était pas en état de rester seul chez lui. Tant pis q'il n'était pas d'accord, il n'aurait pas le choix. Et puis il n'irait pas à l'hôpital le lendemain.
-Tu veux t'installer où?
-Allume un feu dans la cheminée, je m'allongerai dedans.
Gackt dit cela sans rire, le visage sombre et fermé. Kami en eut des frissons dans le dos. Malgré tout, il rit doucement. Pourtant, il n'y avait vraiment pas de quoi rire.
-Je vais t'installer dans la chambre d'amis. Suis-moi.
Requête inutile, puisque de toutes façons il ne savait plus faire que ça. Suivre.
-Kami?
Le batteur gémit et ouvrit les yeux. Il s'assit dans son lit en baillant et leva un regard ensommeillé sur Gackt qui se tenait debout devant lui.
-Qu'est-ce qui se passe?
-Je suis complètement paumé.
-Assieds toi.
Mais Gackt ne s'assit pas. Il resta debout, les bras ballants, de nouvelles larmes aux yeux.
-Qu'est-ce que tu veux dire par là?
-Je suis une merde. Je ne mérite pas de vivre.
-Mais ne dis pas des conneries pareilles!
-C'est la vérité. Ce ne sont pas des conneries.
Bon. Super... Une thérapie à trois heures du mat'. Vraiment, Kami débordait de chance ces dernières semaines.
-Assieds toi, répéta-t-il mais d'un ton plus autoritaire.
Cette fois, le jeune homme s'assit sur un bord du lit, en silence.
-Raconte moi pourquoi tu dis ça.
-Je...
C'était bien la première fois que Kami entendait Gackt hésiter sur ses mots. D'habitude, même dans ses moments de détresse, il était en mesure de s'exprimer parfaitement. Qu'est-ce qui se passait?
-Je ne sais pas par où commencer...
De mieux en mieux.
-Commence par le début.
-Quand tu m'as dit tout à l'heure à la cafétéria que... J'ai cru comprendre que tu m'aimais. Je ne saurais te dire ce que j'ai pensé et ressenti. Je ne m'en souviens pas. Tout ce que je sais à présent c'est que Közi est dans le coma, désespéremment seul en train de lutter dans sa chambre d'hôpital, menant un combat acharné contre la mort, et moi je suis là, assis au bord de ton lit, à te parler. Et que quand je regarde ton visage, j'ai une envie folle de presser mes lèvres contre les tiennes et de te sentir contre moi. En même temps je m'en empêche parce que je ne peux pas faire ça à Közi. Si j'ai envie de toi c'est parce que j'ai besoin de chaleur humaine, n'importe laquelle. Et là je me dis que je suis un gros con parce que je te dis ça. Je ne veux pas que je tu te considère comme un moins que rien parce que ce n'est pas de toi dont j'ai envie mais de plaisir, je ne veux pas être infidèle à Közi, je ne veux pas me laisser aller à mes pulsions, je veux pleurer mais je n'y arrive plus, je voudrais mourir.
Silence de mort.
Que dire.
Rien?
Laisser courir?
Faire comme s'il n'avait rien entendu?
Se rendormir tranquillement?
Non.
Sûrement pas.
Une seule chose à faire.
Une seule.
-Peut-être que ce que je vais te dire ne va pas t'aider. Mais je veux te le dire.
Kami se dépêtra de sa couette et s'accroupit face à Gackt, le visage à sa hauteur, les yeux dans les yeux.
-Je m'en fous de Közi, qu'il soit dans le coma. Il ne saura pas ce qui se passe. Jamais il ne le saura, même qu'il se réveille un jour.
-Kami...
-Prends moi.
Gackt resta bouche bée, ébahit. Il avait eu peur d'avoir cette réponse. C'était arrivé. Les choses se seraient-elles passées différemment ce soir-là s'il était resté dans la chambre à ressasser ses idées noires? Il ne le saurait jamais. Et peut-être cela n'avait-il pas d'importance après tout.
Kami prit Gackt par la main et l'aida à se redresser. Le corps frémissant contre le sien, il pressa ses lèvres contre les siennes en sentant que cette nuit resterait à jamais gravée dans sa mémoire. Depuis le temps qu'il en rêvait...
Gackt restait immobile, frigide. Comme s'il ne ressentait rien. Il ouvrit la bouche mécaniquement pour laisser la langue de Kami jouer avec lui, il laissa le jeune homme caresser son torse nu avec ses doigts fins. Ce n'est que lorsqu'il arrêta de penser, lorsque son cerveau se mit sur pause, que tout commença enfin.
Il prit la bouche de Kami en fermant les yeux, la respiration bruyante. Leurs lèvres humides n'arrivaient plus à se séparer, leurs salives acceptaient sans hésiter de ne plus faire qu'une. Ils tombèrent sur le lit sans un grincement de matelas. Gackt rebondit, ce qui les fit rire. Puis ils se débarrassèrent rapidement de leurs bas de pyjamas, qui le leur servirait à rien. Dessous, ni l'un ni l'autre ne portait de sous-vêtements. Kami contempla quelques instants le corps parfait de son partenaire, encore incapable de croire à ce qui arrivait. N'était-il pas en train de rêver?
Gackt rappocha sa bouche de la sienne et lui mordit la lèvre, un léger filet de sang coula le long du menton du bassiste. Il sourit en sentant son estomac faire des noeuds. Tout ceci était réel.
Ils s'enlacèrent en se prodiguant de tendres caresses. Les mains de Kami exploraient avec ravissement le torse de Gackt, qui se laissait faire en embrassant avec volupté les lèvres et tout le visage de son ami.
Kami se dégagea et se souleva pour être juste au dessus de Gackt, à la seule force de ses poignets. Ses jambes s'entremêlèrent aux siennes, il cambra le dos pour laisser de l'espace à son pénis pour entrer en érection et baissa la tête pour pouvoir prendre dans sa bouche celui de Gackt. Il en rêvait depuis tellement longtemps.... Il vivait un rêve éveillé; quel merveilleux concept.
Il entendait comme un bruit lointain les gémissements de plaisir du vocaliste qui en tremblait sous lui tandis qu'il explorait la zone sensible de son anatomie avec sa bouche et ses mains, pendant que son dos s'abaissait lentement, jusqu'au moment où ils leurs corps se retrouvèrent si proches l'un de l'autre qu'ils sentaient le sexe de leur partenaire contre leur ventre, ce qui les fit jouir sur le coup.
Kami jeta sa tête en arrière pour empêcher ses longs cheveux de gêner sa vue, Gackt en profita pour relever légèrement le buste et déposer un baiser dans son cou. Il s'y attarda. Il aida Kami à se mettre dans une position plus confortable, les jambes de chaque côté de son buste redressé. Il sentait son pénis contre son ventre et en frémissait, cette sensation lui avait toujours procuré énormément de plaisir. Il embrassa encore une fois le cou de Kami puis entreprit de lui faire un suçon, chose qu'il trouvait extraordinairement sensuelle à voir ensuite.
Ensuite Kami obligea Gackt à se rallonger. Il s'accroupit sur son torse passa ses mains sous son dos pour le soulever légèrement. Le jeune homme le laissa faire, le sourire aux lèvres. La sueur faisait luire leur peau, ils étaient exténués mais ne voulaient pas s'arrêter. C'était si bon de ne penser à rien, de se contenter de se faire plaisir, même quelques heures, quelques minutes.
Kami ferma les yeux et soupira loudement. Il pénétra son vocaliste en ayant l'impression que chaque mouvement de ses reins donnait naissance à un tremblement de terre à l'autre bout de la terre. Ils tremblaient tous deux, la respiration haletante.
Quand ils s'arrêtèrent ils ne dirent rien quelques minutes, encore éblouis par les sensations qui les avaient submergées.
Kami se mit sur le dos, les bras en croix, les yeux fixés sur le plafond, un sourire extasié aux lèvres. Mon Dieu que c'était bon. Faites que Közi ne se réveille pas.
Il eut honte de cette pensée. Mais depuis que Gackt et Közi étaient ensemble, Kami éprouvait une profonde aversion pour le guitariste, qui lui volait sa place auprès du vocaliste. C'était à lui d'être à ses côtés toute sa vie, c'était écrit. Là haut, dans les étoiles. Dans les nuages. Sur les feuilles de thé. Dans les lignes de sa main. C'était son destin, d'appartenir à Gackt, il le savait. A partir de là, la présence de Közi ne pouvait se trouver que néfaste pour eux.
Il se tourna vers son partenaire et voulu lui dire ce qu'il ressentait mais s'aperçut qu'il s'était endormi. Un sourire attendri s'étira sur ses lèvres, et il s'endormit à son tour.
Deux autres semaines passèrent.
L'état de Közi s'était stabilisé. Personne ne croyait plus au miracle. Pas après quatre semaines.
Mana allait tous les jours au chevet de son ami, y restait des heures, à lui parler de tout et de rien. Il ne pouvait se résoudre à l'abandonner. Il savait que s'il ne venait pas tous les matins, il s'écroulerait de douleur. Jamais il ne pourrait supporter de le perdre. Pas lui. Pas celui qu'il aimait.
Car Mana aimait Közi. Et ce, depuis des années. Au fil du temps, il avait appris à contrôler ses sentiments, et avait même plutôt bien accepté la nouvelle de la liaison de ses deux amis. Mais là... Il ne pourrait pas le voir mourir sous ses yeux.
Cependant il comprenait parfaitement Gackt qui ne venait plus depuis une semaine. Le jeune homme avait dépéri à vue d'oeil, et ce malgré les efforts évidents de Kami pour l'aider à aller mieux. Mais depuis deux semaines, sans qu'on sache pourquoi, il refusait presque de s'alimenter et de bouger de son lit. Son beau visage avait revêtu un masque mortuaire. Plus aucune expression ne transparaissait sur ses traits. C'était comme si, entre Mana et Gackt, les rôles avaient été momentanément échangés. C'était Gackt qui ne parlait plus, qui ne ressentait plus rien, qui se torturait l'esprit à de mystérieuses pensées, et Mana qui pleurait, riait, parlait.
-Pourquoi tu me fais la tête, Gackt? Dis moi ce que je t'ai fait, bon sang!
Silence.
Comme d'habitude, il ne disait rien.
Kami se releva, les larmes aux yeux. Il n'en pouvait plus de ce silence, de ce mutisme. Mais pire était le fait de ne rien savoir.
Il alla à la fenêtre en retenant ses larmes et regarda dehors en se demandant ce qu'il allait pouvoir dire pour le faire parler.
-Je n'aurais jamais dû.
Une voix rauque, éraillée s'éleva dans la pièce. Kami fit volte face, les yeux exorbités. Sa voix était méconnaissable.
-Gackt...? De quoi tu parles?
-On n'aurait jamais dû coucher ensemble.
-Mais non voyons... C'était une bonne chose! S'exclama Kami en s'asseyant sur le bord du lit.
-Non. Közi ne me pardonnera jamais.
-Közi...?... Mais....
Il ne savait pas quoi dire. Il avait oublié que le guitariste pouvait se réveiller.
-S'il meurt il ne le saura jamais!
Une idée lui avait traversé l'esprit, une idée farfelue parmi tant d'autres. Il ne fallait pas que Gackt se reproche ce qu'ils avaient fait. Jamais Kami ne s'était senti aussi bien qu'alors... Rien n'irait plus si Gackt se mettait à crier sur tous les toits qu'ils avaient fait l'amour. Le jeune batteur imaginait plus que mal les réactions des autres membres du groupe qui savaient parfaitement que Gackt ne ressentait rien pour lui alors que Kami se mourrait d'amour.
-Il le saura quand même. Toute ma vie je serai torturé par ce souvenir.
-Ne dis pas ça, voyons. Tu as le droit de faire des erreurs. Je suis persuadé que Közi comprendra quand tu lui expliqueras.
Nouvelle tactique. Essayer de lui faire entendre raison n'allait pas se révéler être une tâche facile... Tant pis pour lui et ses sentiments. Le plus important était que Gackt aille mieux.
-Tu crois? Demanda Gackt, la voix tremblante d'espoir.
-Evidemment. Közi t'aimes, non?
-Oui. Normalement...
-Alors il te pardonnera. L'amour c'est être capable de pardonner ses fautes à l'être aimé.
-C'est vrai... Oh Kami merci. Merci de tout coeur! Je sais pas ce que je serai devenu sans toi. Je me serai probablement suicidé depuis longtemps.
Kami eut un petit sourire triste. S'éloignant du lit, il mit ses mains dans ses poches et regarda par la fenêtre. Au bout de quelques minutes, un ronflement d'éleva de la pièce. Kami se retourna. Gackt s'était endormi.
Le jeune homme appuya sa tête contre le carreau. Son souffle qui s'exhalait de sa bouche formait de la buée sur la vitre. Il passa lentement sa main dessus et s'amusa à former des dessins, des lettres. Un soleil. La tête à Toto.
Gackt.
Kami.
Kami s'avança dans la chambre, les larmes aux yeux. Ses jambes et ses bras étaient devenus du coton. Il n'arrivait pas à croire à ce qu'il allait faire. Etait-ce vraiment lui qui marchait? Non, il devait être possédé. Oui, c'était sûrement ça. En fait, ce n'était pas lui qui agissait.
Arrivé près du lit du malade, ses yeux bruns s'attardèrent sur le visage de son ami. Un beau visage émaçié par ces cinq semaines de coma, des traits fins comme éteinds. Il fallait se rendre à l'évidence. Il était peu probable qu'un jour ces yeux se rouvrent, qu'ils se posent sur le plafond. Alors au final, ce qu'il allait faire aiderait tout le monde. Moins de douleur, moins d'attente, moins d'espoirs. Et puis lui, Kami, serait enfin heureux. Jusqu'ici, quand avait-il eut sa part de bonheur? Avec Gackt. C'était tout. Jamais auparavant il n'avait ressenti cette vague de douceur dans le ventre, cette fumée transparente dans la tête. Jamais.
Ses mains tremblantes fouillèrent dans ses poches, pendant que ses yeux ne quittaient pas le visage de Közi. Il savait que ce qu'il faisait était juste. Comment pourrait-il en êre autrement? Tout serait tellement mieux dans quelques minutes. Tellement plus simple.
Ses doigts se refermèrent sur un petit flacon transparent, qui contenait un liquide blanchâtre. De sa main libre, le jeune homme repoussa une mèche qui tombait sur les yeux de Közi, de l'autre il approcha la perfusion de son bras. Il y avait un petit système pour permettre aux infirmières de faire circuler les médicaments liquides directement dans son sang, une espèce de petit tuyau. Kami le tourna. Il prit la seringue qu'il avait achetée le matin même à la pharmacie, et inséra le liquide à l'intérieur, lentement. Il lui fallait prendre son temps, que tout se passe parfaitement. Si jamais il faisait une fausse manipulation, tout tomberait à l'eau.
Une fois la seringue remplie, Kami s'aperçut que ses mains ne tremblaient plus. Comme s'il était en paix, en phase avec lui même. Il tourna le petit tuyau vers lui et y glissa la seringue. Fermant les yeux, il appuya lentement sur le pressoir. Le liquide s'écoulait sur tuyau vers les veines de Közi. Tout se passait à merveilles.
Soudain, alors qu'il avait déjà déversé la moitié du liquide, il entendit un bruit derrière lui. Tout son corps se figea. Un voile blanc tomba devant ses yeux aveugles, ses oreilles bourdonnèrent. Chaque parcelle de sa peau le piquait. Il savait qui était derrière lui et n'osait même plus respirer, voulait croire que tout ceci était un cauchemar.
Gackt.
Kami se retourna vers lui, lâchant la seringue qui tomba à terre. Pourquoi avait-il fallut qu'il vienne? Il n'avait pas pu finir. Non, tout allait mal! Pourquoi?!
Les larmes coulaient sur les joues du vocaliste, qui ne trouvait même pas de mots pour exprimer sa douleur, le choc. Il devait rêver. Kami n'était pas en train d'essayer de tuer Közi.
Il ne pouvait même pas crier. Sa douleur n'avait pas de mots. Ni cris, ni larmes, ni murmures n'y feraient rien. Son coeur était déchiré en deux.
Sa bouche s'ouvrit et se ferma plusieurs fois, sans qu'il puisse proférer un seul son, tout ce qu'il voulait c'était retourner cinq semaines en arrière et que tout ça ne soit jamais arrivé. Ou alors, lui serait renversé à la place de Közi. Tout serait différent alors, différent et sûrement plus simple. Tellement plus simple.
-Tu n'aurais pas dû venir, Gackt.
-Mais est-ce que tu te rends compte de ce que tu fais? Qu'est-ce que tu as dans le crâne?!!
Gackt sortit de sa torpeur et se précipita sur Kami, qui ne fit pas un geste pour lui échapper. Le jeune vocaliste le prit par les épaules et le secoua de toutes ses forces, lui hurlant dessus, déversant toute sa peine et son mal, comme s'il voulait qu'il se disloque.
Une infirmière, alarmée par les cris, arriva en courant et sépara les deux hommes.
-Maintenant messieurs, vous allez sortir!! Cria-t-elle pour couvrir la voix de Gackt.
-Il l'a tué! Vous ne comprenez pas! A cause de lui il va mourir!
-Arrêtez de dire n'importe quoi, monsieur!
-Et ça alors, c'est quoi? Hurla Gackt en ramassant la seringue.
La jeune femme la prit et considéra les deux hommes chacun leur tour, l'un au visage tordu par la fureur, l'autre très calme, comme si tout cela ne le concernait pas.
-Mon Dieu... Put-elle seulement dire. C'est quoi, ce produit?
Kami haussa les épaules et regarda ailleurs, les larmes aux yeux. Il ne regrettait pas ce qu'il avait fait, mais il ne comprenait pas la réaction de Gackt. N'avait-il pas compris que ce qu'il avait fait était pour leur bien à tout les deux, leur bonheur total et complet, et pas parce qu'il haïssait Közi?
Kami sortit de la pièce en titubant. Les larmes qui coulaient sur ses joue lui faisait aussi mal que des centaines de coups de poignards en plein coeur. Tout ceci était irréel. Il n'en pouvait plus. Personne ne le comprenait, personne ne l'aimait. Il pourrait bien crever, personne n'en aurait rien à foutre. Inutile. Une merde. Rien d'autre.
Il avait aidé Közi à se réveiller. Il lui devait la vie. Le liquide qu'il lui avait versé dans le sang, au lieu de le tuer, l'avait réveillé.
Pourquoi?!
Pourquoi cette injustice sans nom, pourquoi maintenant Gackt se réveillerait-il le matin dans les bras de Közi, pourquoi serait-il plus seul que jamais, au nom de quoi?
A chaque nouveau pas qu'il faisait, il se sentait partir, devenir transparent. Bientôt il serait un fantôme; il ne pourrait même pas mourir.
A chaque nouveau pas qu'il faisait, il sentait une plaque de clous s'abbattre sur son dos. Un fakir ambulant. Sauf que lui n'allait pas pouvoir supporter plus longtemps de marcher sur des tessons de verre.
A chaque nouveau pas qu'il faisait, son coeur saignait de plus en plus. Un filet de sang qui s'élargissait au fur et à mesure.
La douleur le fit tomber à terre. Les larmes ne coulaient même plus. Il se dirigea vers les toilettes, entra dans une cabine. Il tomba une nouvelle fois. Recroquevillé par terre, le corps agité de spasmes, en sueur, il attendit. Viens, mort. Viens me chercher. Je n'en peux plus de cette vie. Qui sera là pour regretter ma mort, après tout? Personne. Je ne suis personne, et pour personne.
Mais ça ne marche pas comme ça. La mort ne vient pas quand on l'appelle.
Alors Kami se releva et sortit de la cabine. Il s'appuya au lavabo, leva la tête sur le miroir qui lui faisait face.
Puisque la mort ne venait pas à lui, il viendrait à la mort.
Pourquoi ne pas y avoir pensé avant? Tout lui apparaissait tellement logique, tout à coup! Une vague de bonheur déferla en lui tandis qu'un sourire éclairait ses traits.
Il se redressa, fier et droit, et contempla son reflet.
Sans se départir de son sourire, il cogna sa tête dans le miroir. Une fois. Deux.
Le miroir se brisa, s'éparpilla en des milliers de petits morceaux qui se fichèrent dans la chair de Kami, dans ses cheveux, sur ses joues. La douleur le fit crier.
Il tomba par terre, comme un pantin désarticulé. Ses yeux vides et humides se posèrent sur un morceau de verre tombé à côté de lui. Sa main le prit mécaniquement. Il le porta à sa gorge et y fit une profonde entaille d'un coup bref, net et précis.
Le sang s'écoulait de tout son corps, il voulut respirer mais un flot de liquide sombre se déversa de sa bouche, coula le long de son menton et fit une tache sur sa chemise noire, qui se mêla aux autres.
Rassemblant ses dernières forces, le jeune batteur se traîna dans une cabine en rampant presque et s'appuya contre la porte pour que personne ne rentre.
Cette fois, rien ni personne ne pourrait empêcher son plan de se réaliser.
Il entendit un son léger, comme un chant de fée. Une voix angélique emplit toute la cabine, se répercuta contre chaque parcelle de mur. Kami ferma les yeux.
Il souriait.
Enfin, il n'avait plus mal.
*Fin*
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